1. Jamais à table

C’est de la bonne éducation tout simplement. Mais c’est aussi l’occasion de créer du lien avec l’ado, à une étape de sa vie où justement il cherche à se renfermer sur lui-même et sur son clan de copains, le plus loin possible du cercle familial.

A l’heure des repas, le smartphone doit rester dans la chambre, surtout pas dans la poche du jean afin d’éviter les vibrations des notifications qui pousseraient le jeune à déserter au plus vite la table familiale. Mais pour pouvoir imposer cette règle à nos marmailles, il convient que nous la respections nous aussi. La règle est à poser fermement mais avec le sourire. La solution consiste à proposer une corbeille où chacun dépose son téléphone, parents et enfants, avant de passer à table. Corbeille à laisser dans lune autre pièce que celle où vous prenez vos repas. 

2. Jamais pendant les devoirs

Voilà, c’est une décision sage car cela nuit à la concentration… Le hic, c’est qu’aujourd’hui l’étude passe par la consultation des données en ligne.

Reste la solution de consulter ce savoir encyclopédique sur un ordinateur portable ou une tablette sur lesquels aucun réseau social n’est installé et sur lequel un contrôle parental bloque l'accès à ces réseaux. Un peu utopique, il est vrai et cette solution drastique n'encourage pas l'adhésion volontaire de l'ado. 

Cependant, pourquoi ne pas renvoyer vos ados plus fréquemment au dictionnaire et autres livres de grammaire, aux encyclopédies papier, qui encouragent la motricité fine, la stratégie de recherche dans l’ouvrage, l’apprentissage de l’orthographe et évite aussi les « copié-collé » que déplorent les enseignants ? Cela suppose d'équiper la bibliothèque familiale de suffisamment d'ouvrages attractifs ou de planifier des séances d'études à la bibliothèque ou médiathèque où ces ouvrages sont consultables. 

Jamais pendant les activités périscolaires

Sport, musique, rando, loisirs créatifs… la palette est large ! Si vous êtes membre de l’association et que le règlement intérieur ne précise pas les modalités de l’usage des smartphones pendant les activités et dans les locaux associatifs, il n’est pas interdit d’y remédier à la prochaine assemblée générale en proposant des amendements au règlement intérieur.

Avantage, cela évitera aussi les vols de smartphones entre jeunes qui pourrissent l’ambiance. La meilleure solution consistant à stocker les appareils dans un casier fermé à clé ou, à tout le moins, à les ranger éteints dans les sacs à dos si chaque jeune dispose d’un casier fermant à clé.

Jamais (ou presque) pendant les sorties familiales

Cinéma, rando, plage, resto, visite chez les grands-parents… Là encore il faut sinon totalement interdire mais encadrer l’usage du téléphone. Une pause « smartphone » comme d’autres font la pause « cigarette ». Un quart d’heure toutes les deux heures par exemple, en essayant d’impliquer au maximum l’ado dans ces moments familiaux, par des débats, des jeux, des responsabilités domestiques (bricoler, jardiner, cuisiner...).

Le smartphone est souvent le « doudou » qui berce l’ennui… Pas d’ennui, pas de smartphone !

Jamais la nuit

Rien n’interdit aux parents de retirer au jeune son smartphone pendant la nuit, au moins en semaine. Evidemment, mieux vaut obtenir son accord passé 14 ans en lui expliquant les risques d’un manque de repos et les dangers du wifi pendant le sommeil. Pensez aussi à retirer aussi l’ordinateur de la chambre, toujours avec l'accord de l'ado autant que possible. 

Autre solution, qui peut être revendiquée au titre de la santé, l'arrêt du wifi pendant la nuit. Si votre ado n'a qu'une carte SIM appels et SMS et ne va sur internet qu'en wifi, vous limitez les risques de nuits écourtées. Reste toujours la possibilité pour lui de communiquer avec ses copains par SMS.

Impossible donc de protéger à 100% le sommeil de votre ado, sauf en lui demandant de ranger son portable dans une autre pièce. Mais il faut son adhésion pleine et entière : sans cela, l’ado risque d’essayer de se procurer un autre terminal par des moyens plus ou moins légaux, terminal qui, magie du wifi, pourra fonctionner sans carte SIM. Sauf si vous décidez de stopper le wifi la nuit. 

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A savoir

Les conditions doivent être posées dès l'accord au souhait de l'ado de disposer d'un smartphone. Outre que la meilleure des pédagogies passe par l'exemple (ne passez pas vos soirées sur votre écran dans le canapé !), les modalités d'usage doivent être clairement définies.

Avant un certain âge, le smartphone est un outil qui vous appartient et qui lui est prêté pour un usage bien défini, à des horaires bien définis. Si les règles sont posées dès le départ, et que dès le premier repas, temps d'études, moment du coucher, le smartphone est rangé hors de sa portée, l'enfant s'y pliera.

Certes, il ne manquera pas de vous signaler que chez Arthur ou Léa, les règles sont plus souples, mais c'est un argument qu'il pourra vous opposer pour la cigarette, pour les sorties nocturnes, l'argent de poche et beaucoup d'autres points. C'est le moment de lui expliquer vos principes éducatifs, de lui exposer les risques qu'il court et que vous voulez lui éviter, de poser avec lui des enjeux de moyenne scolaire, de discipline, d'investissement dans la vie familiale. Avant 16 ans, le smartphone est une récompense, pas un dû ni un besoin.  Après 16 ans, si vous avez posé tous les repères depuis son premier téléphone, normalement, le jeune saura se réguler à minima.

Rien n'est jamais acquis et à voir comment les adultes sont eux-mêmes addicts, il n'y a aucune garantie. Le seul garde-fou, c'est l'investissement du jeune dans son projet de vie et d'études et la qualité de son réseau social. 

Mireille Legait / www.formeetbienetre.re / Le quotidien santé à La Réunion