Selon Le Quotidien du Médecin (24 juin 2019), les premiers cas de syndrome de choc toxique staphylococcique remontent aux années 1980. Le journal spécialisé rappelle qu'aux Etats-Unis des études épidémiologiques réalisées auprès de 800 femmes ont permis de faire le lien entre cette pathologie et l'utilisation de tampons composés de polyacrylate. Première bonne nouvelle, ces tampons n'ont jamais été commercialisés en France et ont cessé de l'être aux Etats-Unis à la fin de l'année 1980.

La pathologie n'a pas disparu pour autant, puisque l'on sait qu'en France une centaine de femmes sont touchées chaque année. Toutes femmes ne sont pas sujettes au CTS : en effet, il faut être porteuse, au niveau du vagin, de la bactérie S.aureus, qui produit la toxine du CTS. Seconde "bonne" nouvelle : en France, il n'y a "que" 4% de femmes porteuses de la bactérie TSST-1 au niveau du vagin. P

Quels sont les symptômes ?

"Le CTS se manifeste par une pseudo-virose (ndlr, les symptômes d'un virus sauf que ce n'est pas un virus), une fièvre élevée,  une éruption érythémateuse, des migraines, des vomissements et des diarrhées liées à l'activité pro-inflammatoire de la toxine TSST-1", écrit Le Quotidien du Médecin. 

Si la femme atteinte traite les symptômes par l'indifférence en se disant que ce n'est qu'un virus et que ça finira par passer, le choc toxique se manifeste. La femme peut manifester une confusion mentale et des atteintes sur tous les organes qui peuvent avoir une issue fatale.

Prise en charge à temps, la patiente sera hospitalisée en service de réanimation pendant quelques jours. La coupe ou le tampon en cause doit être retiré de toute urgence et la patiente recevra un traitement antibiotique contre le staphyloccoque et contre la toxine en cause. La mortalité est rare de nos jours, puisque 1% des patientes seulement décèdent après prise en charge. Le taux était de 30% dans les années 1980, rappelle Le Quotidien du Médecin.

Pourquoi le CTS ?

Lorsque la toxine TSST-1 passe dans le sang, via la paroi vaginale. Ce qui provoque une activation très importante des leucocytes et la libération de cytokines pro-inflammatoires responsables des fluides capillaires, du choc, de la fièvre et de l'éruption cutanée.

Pour produire la toxine TSST-1, la souche de la bactérie doit pouvoir se multiplier. Si vous utilisez des tampons, une coupe ou des éponges mentruelles, il y a un risque fort de prolifération car ces accessoires d'hygiène transportent de l'oxygène et du dioxyde de carbone dans le vagin, ce qui favorise la croissance de la bactérie S.aureus.

Comment prévenir le CTS ?

"Des études in vitro ont montré qu'à partir de 6 ou 8 heures de port continu de coupes ou de tampons, le plateau de production maximal de la toxine TSST-1 est atteint", précise le Pr Gérard Lina, microbiologiste aux Hospices Civils de Lyon, dans Le Quotidien du Médecin. La solution de prévention s'impose d'elle-même : réduire le temps d'utilisation de ces accessoires d'hygiène féminine à moins de six heures.

A quoi bon, avec les tampons, puisque ceux incriminés dans les années 1980 ne sont pas en vente en France ? Tout simplement parce que si les tampons actuels, à base de coton ou de cellulose, n'augmentent pas la multiplication de la bactérie S.aureus et la production de la toxine TSST-1, ces tampons ne protègent pas contre le CTS, car la bactérie se mutiplie aussi avec ces accessoires. Il en va de même avec la coupe menstruelle. Pour éviter un CTS suite à l'usage de cet accessoire, il faut impérativement stériliser la coupe avant de l'utiliser. Il faut donc en posséder au moins deux.

En toute logique, aussi bien les tampons que la coupe menstruelle ne doivent pas être utilisé pendant le repos nocturne, puisqu'en général une nuit, ou une compensation de nuit pour les personnes dormant le jour, dure plus de six heures. Petit détail de prévention supplémentaire : toujours se laver les mains au savon avant de manipuler la coupe menstruelle ou le tampon.

 

* Cette présentation relatée dans Le Quotidien du Médecin du 24 juin faisait suite à une présentation effectuée lors des 7èmes Assises Nationales de Gynécologie. N'ayant pas eu de réponse de spécialistes à La Réunion pouvant nous éclairer sur ce sujet, nous avons donc choisi d'en parler au travers du compte-rendu de la présentation faite lors de ces Assises.