La prostatite est une inflammation de la prostate. Aiguë, elle est souvent d'origine bactérienne et constitue une infection sexuellement transmissible. Mais la prostatite peut également être chronique.
La prostatite aiguë
Le plus souvent elle a une origine bactérienne et peut donc concerner l’homme jeune alors que la plupart des pathologies de la prostate concernent plutôt l’homme après 50 ans.
La cause Le plus souvent, il s’agit d’une infection sexuellement transmissible (IST). Les gonocoques et chlamydia sont les IST les plus courantes chez l'homme. La principale mesure de protection, outre la monogamie sexuelle, c’est le port du préservatif.
Les symptômes Fièvre avec frissons, douleurs abdominales (lombaires), des brûlures en urinant et, évidemment, un sentiment de fatigue. Des symptômes suffisamment criants pour que vous vous précipitiez chez votre médecin traitant pour trouver un traitement qui vous soulage.Et c’est plutôt une bonne réaction car la prostatite aiguë est une urgence médicale qui nécessite un traitement par antibiotiques.
Les complications Elles sont heureusement assez rares. Mais, quand la bactérie passe dans la circulation sanguine, un choc septique peut exceptionnellement se produire. L’urine peut aussi stagner et il faudra alors une intervention sous anesthésie locale pour vidanger la vessie. Enfin, dans certains cas, il est possible que des abcès se forment.
Les examens Le médecin va rechercher des antécédents d'infections urinaires et d'infections transmissibles sexuellement ou par voie sanguine, puis pratiquer un examen local. Un examen cytobactériologique des urines (ECBU) et éventuellement une spermo-culture peuvent être prescrits pour déterminer l'origine bactériologique (ou non) de la prostatite, ainsi qu’un dosage des PSA (antigène spécifique de prostate) qui peuvent être en hausse en cas de prostatite. De même, le médecin peut envisager la nécessité d’une échographie de la prostate pour rechercher une augmentation de volume ou un abcès.
Le traitement Des antibiotiques pendant 4 à 6 semaines. De nouveaux examens (ECBU et dosage des PSA) au terme du traitement (minimum 48h après l’arrêt du traitement) devront acter de la guérison par la normalisation des taux.
La prostatite chronique
Cette affection, la plus fréquente en cas de prostatite, peut également avoir une origine bactérienne mais elle est en général liée à une pathologie de la prostate ou à des infections urinaires récidivantes, qui provoquent une inflammation persistante de la prostate.
Les causes Les malformations uro-génitales et la station assise prolongée (longs trajets par exemple) peuvent également favoriser la survenue de prostatite. Attention, si vous êtes un adepte de la petite reine : la pratique intensive du vélo peut aussi être une cause de prostatite. Les adénomes prostatiques et les infections urinaires à répétition sont des facteurs de risque de prostatite chronique.
Les symptômes Des douleurs et des troubles urinaires, quoique moins marqués en général que lors d'une prostatite aiguë, et parfois des troubles de l’érection.
Les complications Lors qu’elle évolue pendant des années, la prostatite chronique peut générer un cancer de la prostate, l’un des cancers les plus courants chez l’homme (23% des cancers masculins à La Réunion).
Les examensCe sont les mêmes que pour la prostatite aiguë : ECBU, spermoculture, examen local, dosage des PSA, échograghie selon l’appréciation du médecin. Le médecin vérifie aussi l’hygiène alimentaire car certains aliments (caféine, alcool, épices….) peuvent être irritants pour la prostate.
Le traitement Si la prostatite chronique est d’origine bactérienne, elle sera également traitée par antibiotiques. Si l’origine n’est pas bactérienne, le traitement dépendra de la cause. Mais des anti-inflammatoires et des antalgiques sont couramment prescrits pour soulager les douleurs. En cas de difficultés à uriner, des médicaments alpha-bloquants peuvent être prescrits pour faciliter la miction. En phytothérapie, les extraits de pollen pourraient soulager les symptômes de la prostatite chronique inflammatoire.
Mireille Legait / www.formeetbienetre.re / le quotidien santé de La Réunion
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