On les connait chez les personnes âgées, chez les obèses... Mais les apnées du sommeil au berceau sont beaucoup moins connues. Et pourtant si.... les bébés, notamment ceux nés prématurément, peuvent aussi faire des pauses respiratoires inconscientes durant leur sommeil. Le plus souvent, il s'agit d'un blocage au passage de l'air dans le nez ou la gorge. Ces apnées provoquent des micro-éveils. Et un bébé qui dort mal est un bébé grognon. Mais pas que... On vous explique.
Un gramoune, ça ronfle. Un vieux chien aussi. Mais un bébé ou un marmaille... ? Quelle idée ! Eh si, un bébé peut ronfler ! Dès ses premiers mois et pendant toute son enfance et son adolescence ensuite, même si certaines étapes de croissance y sont plus sujettes, notamment entre 2 et 7 ans, puis entre 12 et 16 ans. On estime qu'environ 2 à 4% des enfants sont touchés par ce problème et que 90% des cas ne sont pas diagnostiqués.
Ces ronflements bruyants sont souvent associés à des pauses respiratoires : bébé semble se débattre, comme s'il faisait un cauchemar. En fait, il cherche son souffle, quitte à adopter une position étrange, tête renversée en arrière, car sa respiration est difficile. Ce sommeil agité peut être habité par des terreurs nocturnes, des "mauvais rêves". On se doute qu'au petit matin, bébé sera d'une humeur de dogue... Il se plaindra aussi souvent de maux de tête.
Mais heureusement, les enfants atteints d'apnée du sommeil ne sont pas concernés, sauf cas rarissimes, par les complications cardiovasculaires et les troubles du métabolisme qui touchent souvent les adultes dans la même situation.
Un phénomène à ne pas banaliser
Si les "ronfleurs" prêtent souvent à sourire, l'apnée du sommeil ne doit pas être banalisée chez le jeune enfant. Les apnées du sommeil fatiguent tout un chacun : que l'on ait 68 ans ou 6 ans ou 8 mois. Au réveil, les yeux cernés, la forme en baisse, et le moral dans les chaussettes, c'est le prix à payer quel que soit l'âge.
Un marmaille qui souffre d'apnées du sommeil sera donc enclin aux troubles de l'humeur et de l'attention ainsi qu' à l'hyperactivité. Autant de complications qui peuvent contrarier sa vie sociale et ses performances cognitives à l'école.
Quels traitements pour les apnées du sommeil de l'enfant ?
Le pédiatre (ou le médecin traitant) est le premier concerné par le diagnostic à poser et par la prise en charge. Néanmoins, les apnées du sommeil chez l'enfant font généralement l'objet d'une prise en charge pluridisciplinaire qui regroupe un spécialiste ORL et un orthodontiste, voire un orthophoniste pour travailler les muscles de la langue, en plus du pédiatre.
Chez le tout-petit, l’apnée du sommeil est souvent causée par une augmentation du volume des végétations et/ou des amygdales. Ce qui implique souvent une ablation par voie chirurgicale.
L’enfant en surpoids, voire en situation d'obésité, présente un facteur de risque important d’apnées du sommeil. Le traitement repose alors en partie sur la prise en charge de la courbe de poids de l'enfant, avec ré-équilibrage alimentaire et activité physique.
Le tabagisme passif, comme certaines allergies, peuvent aussi être en cause, tout comme une morphologie particulière de la mâchoire (palais étroit et profond, menton en retrait). Dans ce cas, le traitement est décidé entre l'ORL et le pédiatre, avec le concours d'un orthodontiste. Un appareil fixé sur les molaires supérieures pour écarter progressivement le palais est souvent la solution préconisée afin de faciliter la respiration par le nez.
Contrairement aux adultes, les enfants atteints d'apnées du sommeil sont rarement équipés la nuit d'une machine à pression positive continue. Les soins apportés au quotidien, la prise en charge d'éventuels soucis ORL, orthodontiques ou de surcharge pondérale suffisent en général à permettre un retour progressif à des nuits calmes, sans ronflements, et à une vitalité retrouvée.
Corinne Houille / www.formeetbienetre.re / Le quotidien santé de La Réunion
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