le Mardi 17 Mars 2020
Avec trois nouveaux cas de Covid-19 dans la seule journée d'hier; le préfet de La Réunion, Jacques Billant ne mâche pas ses mots : "pour sauver des vies, restez chez vous !". Le représentant de l'Etat n'hésite plus à parler d'alerte rouge pour La Réunion. Les départs et les retours sont désormais sous très haute surveillance.
Plus d’espace de Schengen qui tienne, l’Europe a fermé ses frontières. L’entrée sur le territoire français des étrangers est désormais interdit. Mais il ne faut oublier qu’en France on comptait hier soir près de 8 000 cas de Covid-19 et 175 décès.
Néanmoins, les avions continuent d’arriver à La Réunion, rapatriant des Réunionnais mais aussi convoyant des touristes.
La préfecture et l’Agence régionale de Santé Réunion exigent donc une quatorzaine obligatoire des personnes atterrissant à la Réunion. La Police aux frontières (PAF) est missionnée pour effectuer des contrôles à l’arrivée et rappeler le bon sens aux voyageurs.
Dans la réalité des faits, ce confinement total tient essentiellement au sens civique et à la responsabilité individuelle des voyageurs. Et ce n’est pas gagné. Les contrôles de police sur les déplacements permettront certes de vérifier a minima le respect des consignes, mais il sera plus compliqué de contrôler que ces personnes ne quittent absolument pas leur domicile, même pour se ravitailler. La bonne observance des consignes relève juste du sens civique de chacun de ces voyageurs.
Les voyages vers la métropole sont désormais soumis à motif impérieux comme le travail, les obsèques d’un proche. « Les autorisations seront données au cas par cas », précise le préfet Jacques Billant.
En toute logique, l’aéroport ne sera plus ouvert à temps plein, puisque le nombre de vols au départ comme à l’arrivée a déjà fortement diminué. En revanche, une permanence médicale, avec un médecin, va être mise en place à Gillot.
Quant aux masques FFP2 pour les professionnels de santé, ils sont toujours en pénurie mais la situation s’améliore avec des livraisons attendues. Les hôpitaux ont été livrés et une distribution a déjà commencé pour les médecins généralistes qui ont reçu chacun une boite de 50 masques. Les infirmiers libéraux sont dans l’attente d’une prochaine livraison avant les autres professions de santé libérales.
Hier soir, sur le boulevard Sud à Saint-Denis, un embouteillage s’est formé au niveau du rond-point de La Trinité et plus haut en allant vers l’Est. Ce n’était pas un accident, mais une opération de contrôle menée par la police nationale.
Comme l’a rappelé Jacques Billant, il est obligatoire d’être muni d’une attestation d’obligation de circulation (ou de déplacement, si à pied). Seuls motifs acceptés : l’activité professionnelle, le besoin de ravitaillement – et le préfet rappelle encore et toujours que nul n’est besoin d’effectuer une razzia, les stocks sont suffisants sur l’île - et l’exercice physique nécessaire à une bonne santé. Les amendes pour entorse à l'obligation de confinement pourraient atteindre 135 euros.
Avec le retour de congés, la vie reprend… mais d’une autre façon. Le confinement, ce ne sont pas des vacances. Si les enfants des personnels soignants seront bien accueillis en crèche et à l’école par groupe de dix maximum, pour les autres, c’est l’école à la maison.
La Dieccte (direction régional du travail) a enregistré environ un millier de demandes de chômage partiel. Selon les annonces déjà faites, l’Etat prend en charge ces salaires à 100% à hauteur de 4,5 SMIC. Côté BTP, les chantiers non urgents, qui ne concernent pas la sécurité ou le bon fonctionnement des installations indispensables, seront suspendus. Pour rappel, l'île est toujours en stade 1, puisqu'aux dernières nouvelles, aucun cas autochtone n'a été repéré. Mais sans respect des consignes sanitaires, la situation pourrait évoluer très vite vers un stade 2.
Mireille Legait / www.formeetbienetre.re / Le quotidien santé de La Réunion
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