Du pétrole dans des laits pour bébé… Pas dans tous, ni dans toutes les boites. Juste un lot de deux spécialités : Nidal Lait en poudre 1er âge de 0 à 6 mois (Nestlé) et Gallia Galliagest croissance sans lactose (Danone).
Des lots de ces deux produits (Nestlé, lot 90720346 AC, Danone, lot 905 764 - 019079))contiendraient des huiles minérales, normalement utilisées comme lubrifiant ou comme anti-poussière. Il ne s’agirait pas de traces infimes, selon l’ONG Foodwatch, mais de « quantités inacceptables ». Selon l’ONG la contamination serait involontaire, émanant probablement de l’aluminium de la boite.
Des substances dangereuses
Mais comment Foodwatch a-t-elle été avertie de la contamination ? Apparemment par le plus grand des hasards. L’ONG a fait réaliser des tests par des laboratoires indépendants sur 16 boites de marques différentes, dont les deux incriminées. Et pan… ! Foodwatch a donc révélé l’affaire ce jeudi 24 octobre, rappelant au passage que « ces substances sont reconnues comme potentiellement cancérogènes, mutagènes et perturbateurs endocriniens, en France comme en Europe ».
Pas de risque dans l’immédiat
Votre bébé a consommé ces laits ? Pas de panique ! Ne filez pas aux urgences, n’harcelez pas votre pédiatre. « Il n’y a pas de risques sur le moment », explique Camille Dorioz, membre de l’ONG.
C’est sur le long terme que ces dérivés du pétrole ont des effets délétères. Les perturbateurs endocriniens, dont on parle tant depuis une quinzaine d’années, sont susceptibles d’altérer la croissance et/ou le bon fonctionnement des hormones à l’adolescence. Mais les laits Nidal et Galliagest croissance ne sont pas les seuls produits industriels à menacer ainsi la santé des enfants et celle des adultes par des additifs peu recommandables…
Des alertes sans effet ?
D’ailleurs, en 2015 déjà, Foodwatch avait déploré la présence d’huiles minérales dans des boites de lentilles ou de pois-chiches emballés dans des boites cartonnées. « A la suite de cette alerte, l’ANSES avait émis un avis pour que le retrait de ces substances des aliments soit une priorité », précise Foodwatch, qui déplore aujourd’hui que rien n’ait bougé depuis. « En France, la présence de ces substances dans des aliments n’a jamais donné lieu à un rappel des produits contaminés. Mais s’agissant de produits pour les tous petits, ce serait justifié. »
Une pétition en ligne
Foodwatch a lancé immédiatement une pétition pour exiger des industriels de l’agro-alimentaire l’engagement de faire disparaître ces substances des produits qu’ils vendent. En quelque heures, plus de 6000 personnes l’avaient déjà signée.
Et sur les réseaux sociaux, la polémique culpabilisante lait artificiel vs allaitement reprend hélas une fois de plus. Sans tenir compte que toutes les mamans qui allaitent ne mangent pas forcément 100% bio et que les additifs polluants de l'alimentation industrielle squattent aussi le lait maternel...
Ceci étant, les études cliniques menées autour de cette question polémique établissent tout de même que les enfants allaités sont en général en meilleure santé que ceux élevés au biberon, et cela même dans des régions où le lait maternel est particulièrement pollué (sources La Leche League).
La réaction de Danone
« La qualité et la sécurité de nos produits est un impératif absolu car la santé des enfants est notre raison d’être. C’est pour cette raison que nos standards internes imposent des contrôles extrêmement rigoureux qui vont au-delà de la réglementation applicable. Nous n’utilisons pas de composé d’huiles minérales dans nos recettes. Nous contrôlons régulièrement leur éventuelle présence dans nos produits dans le cadre de nos plans de vigilance depuis plusieurs années. Nos contrôles réalisés ne mettent en évidence aucune trace détectable d’huiles minérales aromatiques. Nous tenons à rassurer nos consommateurs que nos produits peuvent être consommés normalement. »
www.formeetbienetre.re / Le quotidien santé de La Réunion
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