Les télomères, ce sont les chouchous des médecins spécialistes de l’anti-âge. Mais plus techniquement, ce sont des petits capuchons au bout des chromosomes dans la chaîne de l’ADN.
Les chromosomes ont quatre extrémités, chacune disposant d’un télomère. « Je compare souvent les télomères aux bouts durcis des lacets de chaussures », explique le Dr Jean-François Bézot, qui manie avec brio les comparaisons anecdotiques. Ces petits capuchons sont des séquences d’acides aminés et -c’est là que ça devient intéressant- sont de bons indicateurs de notre âge réel.
On n'a pas forcément l'âge de notre état-civil
Eh oui, on n’a pas forcément l’âge de nos artères. La science anti-âge a évolué, et, aujourd’hui, en analysant l’état de nos télomères, on obtient un schéma révélateur de l’état de nos cellules. « La longueur des télomères diminue et quand il n’y en a plus, ils n’assurent plus la protection des chromosomes. » Autrement dit, nos chromosomes ne savent plus à quel saint se vouer, partent dans tous les sens et l’organisme doit faire avec des cellules modifiées par les mutations de l’ADN. En un mot comme en mille, ça peut faire mal...
Soyons clair, les télomères ont une durée de vie définie mais pâtissent aussi de notre mauvaise hygiène de vie qui va coder différemment notre âge. « On connait l’âge chronologique, celui qui est inscrit sur nos documents d’identité officiels mais on ignore en général notre âge biologique, inscrit dans nos chromosomes », explique le Dr Bézot. Avant d’enchaîner sur un mot à la mode, mais dont beaucoup d’entre nous ignorent le véritable impact : le stress oxydatif.
Le stress oxydatif, un facteur de vieillissement
Mesurer le stress oxydatif permet au médecin spécialiste de l’anti-âge d’estimer la vitalité de nos cellules. Accrochez-vous, vous risquez d’avoir des surprises ! « J’ai fait un bilan sanguin pour le mesurer, explique un professionnel de santé présent lors des conférences. J’avais dix ans de plus que mon âge ! »
Par quel effet de sorcellerie (dix ans de moins, nous aurions parlé de magie !) ? Biologiquement, ce n’est pas compliqué à comprendre : quand les cellules mettent plus de temps à se régénérer, à s’auto-réparer, on vieillit. Et ça se gâte vraiment quand les cellules cessent de se reproduire correctement. « Normalement, tous les organes se régénèrent en permanence. Le code de chaque cellule est dans nos chromosomes, qui sont protégés à leur extrémité par les télomères. » Quand les télomères n’ont plus les moyens d’assurer la protection des chromosomes, le renouvellement cellulaire n’est plus assuré en sécurité. Et on vieillit… D’où les surprises en découvrant notre âge biologique.

Le Dr Jean-François Bézot, un orateur qui sait captiver son auditoire !
Le sucre, c'est bonbon !
Autre facteur de vieillissement hormis le stress oxydatif, l’inflammation chronique qui use les cellules et… le sucre ! « Le sucre détruit nos protéines, provoque une inflammation chronique qui détruit nos cellules. Alors, comment sortir de ce cercle vicieux ?
Par des examens sanguins pour mesurer les dégâts et identifier les responsables. Des analyses permettent de mesurer la réaction de l’organisme à certains aliments. « On peut tester ainsi 50, 120 ou 220 aliments », souligne le Dr Bézot. Cela permet de revoir son hygiène de vie, de modifier ses habitudes alimentaires. « Le but c’est de rallonger l’indice télomérique parce qu’un corps qui fonctionne bien peut se réparer et durer en bonne santé ».
Et notre expert de proposer une nouvelle analogie : « Notre corps, c’est comme notre voiture, raconte notre spécialiste. Les molécules de notre corps sont comme des petits moteurs dont les dysfonctions révèlent les pathologies, ce sont des voyants d’alerte sur nos tableaux de bord qui indiquent toutes les maladies potentielles causées par nos conflits biologiques. Comme notre voiture va régulièrement en révision, notre corps doit bénéficier d’un suivi avec des points de contrôle technique. »
Pour le Dr Bézot, le stress oxydatif est semblable à la rouille qui s’attaque à notre véhicule. « Le stress oxydatif, c’est de l’acide. Les vitamines c’est la clé de contact. En revanche, les intolérances alimentaires, c’est comme utiliser un filtre hors d’usage ou une essence mal raffinée. » En clair, ça fait du mal au moteur ! Et il faut filer chez le « garagiste ».
Vers une médecine prédictive
« Aujourd’hui, on n’est plus dans une médecine curative, on doit être dans une médecine prédictive pour anticiper les dégâts sur l’organisme. Parce que on vit plus vieux, qu’on aura probablement moins d’argent pour se soigner dans l’avenir, que la prise en charge de la dépendance coûte cher et qu’il faut se donner les moyens de vieillir bien, voire mieux », conseille le Dr Bézot.
Et comment donc ? « On dispose de tests biologiques abordables pour le grand public, accessibles sans prescription médicale car ils ne sont pas pris en charge par l’assurance-maladie, cela coûte de 70 à 300 euros selon ce que l'on cherche. On mesure et on peut traiter ensuite les déséquilibres parce qu’on dispose de produits efficaces, notamment des peptides d’origine marine dont on extrait des principes actifs qui ont la capacité de régénérer nos tissus. »
... et participative
L'absence de prise en charge par l'assurance maladie en fait une médecine participative « parce que c'est à chacun de se prendre en main pour bien vieillir ». D'autant que l'examen sanguin est une chose, la prise de compléments alimentaires à base de peptides marins en est une autre, mais l'hygiène de vie qui accompagne ces deux outils de jouvence relève bien de la participation active et volontaire du senior en quête d'une meilleure santé pour ses vieux jours.
Et le résultat à en attendre ? « Un système immunitaire plus efficace, moins de fatigue, un meilleur sommeil, plus ou peu de douleurs articulaires. » En médecine anti-âge, de nombreuses études sont en cours autour de l’action de ces peptides, notamment sur les fibromyalgies, qui sont des maladies auto-immunes, très invalidantes.
Vieillir, oui c’est inéluctable, mais en restant jeune. C’est le mot d’ordre du Dr Jean-François Bézot. Nous y reviendrons dans un prochain article…
Mireille Legait / www.formeetbienetre.re / Le quotidien santé de La Réunion
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