1. C’est une maladie du foie d’origine virale

Ce virus peut causer une infection aiguë ou une infection chronique. La gravité est très variable : d'une forme bénigne de courte durée (quelques semaines), l’hépatite C peut évoluer en maladie chronique.

2. Le virus est contracté par voie sanguine

« En milieu hospitalier, il n’y a pas de crainte à avoir pour les patients, précise le Dr Pierre-Philippe Garnier. Depuis 1992 pour les prises de sang et les transfusions et depuis 1997 pour les examens médicaux invasifs, le risque est endigué par toutes les directives de prévention mises en place, le matériel jetable, etc… ».
L’une des voies de transmission les plus courantes est le partage de matériel d'injection avec une personne toxicomane séropositive au VHC par une seringue par exemple. Les accessoires d’injection (cuillère, filtre, coton, etc.) sont aussi concernés quand il y a contact sanguin, souvent indirect.

« Dans 20 à 25% des cas, on ne trouve pas la cause de la contamination », explique le Dr Pierre-Philippe Garnier. L’enquête se base sur l’interrogatoire du patient, invité à se rappeler toutes les occasions où il aurait pu être en contact avec le virus.

3. Piercing, tatouage, acupuncture… attention !

L’évolution des pratiques de piercing et de tatouage ont également pu provoquer des contaminations. Si la plupart des professionnels de ce secteur sont très attentifs à la sécurité sanitaire, reste toujours un risque de négligence, les perceurs et tatoueurs n’étant pas des professionnels de santé et pouvant se montrer négligents par manque d’information.
L’acupuncture et la mésothérapie sont aussi des possibilités de contamination. Ces méthodes sont interdites aux non-médicaux, ce qui garantit aujourd’hui leur sécurité, le matériel étant jetable et les professionnels de santé respectueux des règles de prévention. Mais il peut arriver que certains adeptes de thérapies alternatives non professionnels de santé vous proposent des séances : à fuir absolument !

4. L'hépatite C n’est pas contagieuse

Il n'y a aucun risque de transmission par la salive, la sueur, la toux, le baiser, le toucher, l'utilisation des mêmes toilettes, etc… La seule précaution qui s’impose est de ne pas partager les objets de la vie courante qui pourraient être en contact avec le sang : brosse à dents, coupe-ongles, rasoir, tondeuse…

Et bien sûr, pour les personnes faisant usage de drogues, tous les accessoires d’injection ou d’inhalation. « Ce sont les principales sources de contaminations aujourd’hui, pour deux tiers au moins, des 4 000 nouvelles contaminations à l’échelle nationale, chaque année », souligne le spécialiste. Sachant qu’à La Réunion, l’usage de drogues dures semble s’intensifier, au vu des saisies réalisées par les forces de gendarmerie, de police et les douanes, le risque à La Réunion n’est pas minime.

Et par voie sexuelle ? Le risque est plutôt faible. Mais en période de menstruations, si la femme est contaminée, il faut impérativement utiliser un préservatif. C’est également nécessaire en cas d’infections génitales (herpès…), de lésions des organes sexuels, de sécheresse vaginale qui peut provoquer une lésion à la pénétration ou en cas de pénétration anale.

Quant à la contamination materno-foetale, le risque serait faible, selon le Dr P-P. Garnier.

5. Il faut être attentif aux symptômes

Fièvre, nausées, vomissements, perte d'appétit, douleurs à l'estomac, fatigue, douleurs articulaires, urine foncée, selles de couleur pâle, jaunissement de la peau et des yeux doivent vous amener à consulter très vite votre médecin.

6. On peut en guérir assez rapidement

Il ne faut pas pratiquer la politique de l’autruche de peur d’être discriminé, critiqué, jugé. Le corps médical n’exprime pas de jugement de valeurs et si c’est le cas… changez de médecin !

Il ne faut pas négliger le dépistage et le traitement car l’hépatite chronique C peut provoquer à terme une cirrhose et un cancer primitif du foie. « Les traitements antiviraux, très coûteux pour l’assurance-maladie, sont pris en charge par l'assurance-maladie pour tous les patients concernés depuis 2017. Ces traitements permettent désormais d'obtenir une guérison dans près de 95 % des cas et dans un délai assez court », rassure notre spécialiste. Qui tempère cependant son propos : « Il existe six génotypes du virus. Traité et guéri du génotype qui vous a infecté, vous pouvez être contaminé à nouveau par un autre génotype ».

7. Il ne faut pas hésiter à demander de l'aide

Dans les couples notamment, les conséquences de l’hépatite C peuvent avoir des répercussions. L’hépatite C peut provoquer ponctuellement des troubles de l’humeur, une baisse de la libido et une fatigue invalidante.

Le traitement impacte également l’humeur et le tonus. Cela peut créer des tensions dans le couple. Il faut en parler et ne pas hésiter à se faire aider, par votre médecin ou un thérapeute de couple.

Beaucoup de séquelles peuvent être contournées par une aide appropriée : vos proches peuvent vous donner un coup de main pour les tâches courantes ou vous pouvez faire appel à une aide-ménagère, des aides financières sont prévues en fonction de l’état de santé et des revenus, renseignez-vous auprès du service social de la CGSS ou de la CAF.


Mireille Legait / www.formeetbienetre.re / Le quotidien santé de La Réunion