A l’échelle nationale, 200 000 patients sont atteints par cette maladie qui se déclare en moyenne vers 58 ans.  Chaque année, on décompte 25 000 nouveaux cas en France. Un chiffre qui ne peut qu’aller en augmentant en raison du vieillissement de la population.

Quels sont les signes que la maladie s’est déclarée ?

Les premiers symptômes de la maladie de Parkinson passent souvent inaperçus. Le tremblement des membres est souvent le premier signe recherché pour établir le lien avec la maladie. Or on peut être atteint par la maladie de Parkinson sans avoir de tremblements (qui ne sont pas tous dûs à Parkinson, par ailleurs).  

Les premiers signes de la maladie sont souvent invisibles, l’atteinte motrice, tel le tremblement ou la raideur musculaire, se révélant quand les atteintes cérébrales sont importantes.

Il faut donc être attentifs à des symptômes non spécifiques à la maladie mais qui peuvent permettre un diagnostic précoce :  hypotension en mouvement ascendant, troubles de la déglutition, hypersalivation, perte de l'odorat et du goût, libido en berne, douleurs, hypersudation, mictions (urine) fréquentes la nuit, fatigue, troubles du sommeil, syndrome des jambes sans repos…

Mais la dépression est aussi un symptôme à ne pas négliger. Elle peut apparaître jusqu’à 6 ans avant que ne soit posé le diagnostic de Parkinson. Les premiers symptômes associés (lenteur des gestes, manque de tonicité musculaire notamment faciale) peuvent être mis sur le compte de la dépression et retarder le diagnostic.

Environ 30% des personnes atteintes souffrent de dépression au stade précoce (50% quand la maladie a évolué). Un avis médical s’impose quand les troubles de l’humeur s’installent.

Comment débute la maladie de Parkinson ?

La destruction progressive des neurones de la substance noire est à l’origine de la maladie. C’est très lent et, de ce fait, le cerveau assure un fonctionnement normal pendant des années. En effet, les neurones neutralisés sont remplacés par d'autres neurones. Du coup, bien que la maladie soit enclenchée, les neurones nouveaux empêchent une dégradation visible des capacités cognitives et motrices. Mais au fil du temps, quand la moitié des neurones à dopamine sont détruits, le renouvellement neuronal ne suffit plus à compenser la destruction des neurones atteints. Et les symptômes moteurs apparaissent, d’un seul côté du corps. La gêne est minime et n’entrave pas le quotidien. Quant aux pertes cognitives, encore minimes, elles ne sont pas toujours perçues dans leur réalité et plutôt associées à des causes de fatigue, de distraction ponctuelle…

Des étapes progressives vers le total handicap moteur 

Petit à petit, la gêne motrice d’un côté du corps va être plus invalidante, mais les traitements sont assez efficaces pour annuler ces dérèglements.

La situation se corse quand les atteintes motrices deviennent bilatérales : la posture du corps se modifie, les mouvements deviennent plus compliqués et les fameux tremblements apparaissent sans être pour autant invalidants. Le patient reste autonome, quoique diminué.

Mais l’étape suivante marque une aggravation : si le patient peut toujours marcher, en revanche il sera de moins en moins autonome pour les gestes courants du quotidien. Le dernier stade des atteintes motrices rend les déplacements impossibles : le patient ne peut plus marcher et ne peut plus accomplir seul les gestes courants du quotidien.

Des atteintes cognitives à repérer précocement

Pour un « parkinsonien », la flexibilité mentale devient difficile : prendre des initiatives, improviser, passer d’une activité à une autre, s’adapter à une situation nouvelle comme un changement de lieu, voire même de conversation, peut devenir compliqué.

Pour assurer cette flexibilité, le cerveau met en place des mécanismes qui filtrent les informations entrantes afin que celles qui ne sont plus pertinentes n'interfèrent pas. Mais chez les malades atteints de Parkinson, cette capacité inhibitrice est perturbée.

De même, la capacité à mémoriser se dégrade bien que les connaissances acquises et les souvenirs soient préservés. L’articulation phonique est plus compliquée par la capacité à communiquer de manière cohérente (syntaxe, grammaire, vocabulaire) n’est pas altérée.

Parfois, se remémorer est compliqué. Le patient cherche ses mots, a le sentiment de l’avoir à portée, mais ne le retrouve pas. Si les moyens de récupération de l’information sont perturbés, en revanche la mémoire n’est pas perdue et avec quelques indices, le mot cherché, le souvenir évaporé, l’objet égaré, tout revient.

Tous ces symptômes, pris séparément peuvent évoqués de simples effets du vieillissement. Mais ils doivent être pris au sérieux et faire l’objet d’une consultation médicale spécialisée, afin que le diagnostic soit posé le plus précocement possible.

Corinne Houille / www.formeetbienetre.re, Le quotidien santé de La Réunion