Anti-acnéiques

Non, l’acné n’est pas une particularité de l’adolescence. Les trentenaires sont de plus en plus nombreuses à souffrir de bourgeonnement cutané. En conséquence de quoi, les femmes en âge de procréer sont plus nombreuses qu’on ne pourrait le penser à prendre de l’isotrétinoïne, médicament sous prescription. 

Les risques Avant toute prescription, le médecin vérifie par une analyse sanguine qu’aucune grossesse ne s’est déclarée. Si vous avez un projet de grossesse, il vaut mieux en parler à votre dermatologue avant d’arrêter votre contraception. Ceci étant, des accidents de pilule peuvent se produire en cours de traitement anti-acnéique. Ce médicament présentant des risques de malformations sévères sur le fœtus, une interruption thérapeutique de grossesse peut être envisagée. Dès que le test de grossesse vire au positif, il faut stopper le traitement immédiatement et consulter son médecin.

L’alternative L’homéopathie et la phytothérapie. La première, en fonction du terrain personnel et de la localisation de l’acné, proposera des traitements adaptés. La seconde, grâce à des tisanes ou des lotions florales, permet de purifier le teint et d’assécher les lésions. Des produits de soin régulateurs de sébum vous aideront à passer le cap : suivez la prescription de votre dermatologue.  

Antibiotiques

Un microbe qui passe par là et la fièvre monte. Pour venir à bout de l’invasion bactérienne, quoi de mieux que des antibiotiques ? Sauf que la prise de ces molécules n’est pas sans conséquences ! 

Les risques Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain : certaines familles d’antibiotiques ne sont pas dangereuses pendant la grossesse. C’est notamment le cas des pénicillines, prescrites pour soigner des affections ORL, ou de l’amoxicilline en cas d’infection urinaire. En revanche, les tétracyclines sont interdites pendant la grossesse car elles traversent le placenta et colorent en jaune ou en marron les dents de lait du fœtus. La santé du fœtus n’étant pas menacée, l’interruption médicale de grossesse ne s’impose pas et la coloration des dents n’est pas systématique à la première prise d’antibiotiques, donc… pas de panique mais prudence quand même !

L’alternative Seul votre médecin est qualifié pour prescrire le traitement alternatif si la classe d’antibiotiques couramment utilisée pour traiter votre pathologie ne convient pas à votre état.

Néanmoins, quelques petites astuces, qui ne remplacent absolument pas un traitement médical, mais peuvent s’y associer auraient, dit-on, fait leurs preuves : c’est le cas de l’ail, considéré comme un antibactérien naturel grâce à l’allicine, un composé volatil qu’il contient. Reste à savoir à quelle dose l’ail devient efficace…

Rien ne vous empêche d’en parfumer vos plats si vous aimez cela, histoire de donner un petit coup de pouce à votre traitement de substitution prescrit par votre médecin. Les extraits de pépins de pamplemousse, riches en bioflavonoïdes, auraient des propriétés antivirales, antifongiques et antiparasitaires.

Les adeptes des médecines douces les recommandent pour lutter contre les infections des voies digestives et contre les infections urinaires pour stopper la prolifération microbienne sans déséquilibrer la flore intestinale ou vaginale. Mais là encore, écoutez d’abord votre médecin et confortez avec les extraits de pépins de pamplemousse si vous le souhaitez.

Anti-inflammatoires non stéroïdiens

Mal aux dents, à la tête, au dos ? On a vite tendance à se ruer sur l’armoire à pharmacie pour trouver de l’aspirine ou de l’ibuprofène. Normal… ces anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) sont les médicaments les plus utilisés dans le monde. Délivrés sans ordonnance, on en a toutes à la maison et parfois même dans notre trousse à maquillage !  Et, enceinte, on a tout faux !   

Les risques L’aspirine peut en effet être toxique sur le plan cardiaque, pulmonaire et rénal chez le fœtus. Chez la maman, ce n’est pas mieux : il y a risque d’hémorragie le jour J en raison de leur action anticoagulante ; c’est d’ailleurs pour cela que l’anesthésiste, lors de la consultation obligatoire avant l’accouchement, précise qu’il ne faut pas prendre d’aspirine pendant la semaine qui précède l’accouchement.

Cette interdiction relève des recommandations de l’ANSM (Agence nationale pour la sécurité du médicament et des produits de santé) et doit être effective à partir de la 24e SA. Il faut impérativement respecter ce principe de précaution et même l’anticiper en s’interdisant les AINS… dès le début de la grossesse puisqu’il existe des alternatives.

L’alternative Le paracétamol mais aussi l’homéopathie, dont la prescription varie selon que l’on a à traiter des migraines, des maux de dos, des maux d’estomac…. Il faut donc consulter un médecin spécialisé en homéopathie ou demander conseil à son pharmacien. 

Antidépresseurs

Le stress, c’est le mal du siècle et les futures mamans n’y coupent pas. Alors, pour mettre un pied devant l’autre, elles ont souvent recours à ces petites pilules du bonheur. Enceinte, c’est une grosse erreur !  

Les risques Les antidépresseurs modifient les fonctions rénales et doivent donc être évités pendant la grossesse. Si le traitement est en place avant que le test ne vire positif, il est rare que le médecin préconise un arrêt brusque qui peut avoir des conséquences lourdes. En général, il diminue les doses progressivement. Certains antidépresseurs contenant du valproate de sodium, sont strictement interdits en raison du risque tératogène (malformations fœtales et handicap) qu’ils présentent.

L’alternative Tous les antidépresseurs ne sont pas contre-indiqués et le médecin peut faire évoluer sa prescription vers des molécules sans contre-indications car parfois l’état de santé psychique de la future maman exige un traitement antidépresseur.

Un traitement homéopathique peut être envisagé, accompagné de règles de vie : pas d’excitants mais sport relaxant et usage encadré de compléments alimentaires antistress (marjolaine, mélisse, pollen de mille fleurs frais…). 

Antiépileptiques

Les futures mamans souffrant de cette maladie sont particulièrement suivies pendant leur grossesse, car leur traitement ne peut pas être arrêté brutalement et parce qu’elles présentent généralement un déficit élevé en folates (vitamine B9). Néanmoins, certaines molécules présentes dans les médicaments antiépileptiques, tel l’acide valproïque (Dépakine), sont formellement interdits pendant la grossesse et leur prescription est strictement encadrée depuis 2015 et le tristement célèbre « scandale Dépakine ».

Les risques ? Ces molécules peuvent provoquer des fentes labiales ou des malformations cardio-vasculaires, des retards mentaux, de l’autisme…  

L’alternative Un médicament anticonvulsivant sera sans doute proposé en remplacement pendant la grossesse, mais cette alternative implique que le projet de grossesse soit discuté très en amont de la grossesse avec le neurologue et le gynécologue.

Laxatifs 

Quelle femme enceinte échappe miraculeusement à la constipation ? D’où le recours facile aux laxatifs, en vente libre en pharmacie. Un mauvais choix ! 

Les risques Les laxatifs lubrifiants ou contenant plusieurs actifs irritent les muqueuses intestinales et modifient l’assimilation de certaines vitamines indispensables à la femme enceinte et à son foetus. 

L’alternative Les laxatifs de lest (Normacol, Transilane…) ou osmotique (Forlax, Sortibol) lorsque les règles diététiques (eaux riches en magnésium, pruneaux, légumes, céréales complètes, fruits à coque…) se révèlent insuffisantes. L’homéopathie a aussi ses solutions, ainsi que… l’ostéopathie. 

Somnifères

Les insomnies sont fréquentes pendant la grossesse, surtout au troisième trimestre quand on peine à trouver une position confortable et que bébé fait la java. Si la tentation est grande de chiper un somnifère dans l’armoire à pharmacie, il faut impérativement renoncer à prendre des benzodiazépines. 

Les risques Ces molécules pourraient perturber les mécanismes d’adaptation respiratoire et alimentaire. Il faut donc avoir la sagesse d’interrompre ce traitement, en en parlant avec son médecin dès le projet de grossesse si vous en prenez régulièrement, ou en cas de troubles du sommeil pendant la grossesse. 

L’alternative L’homéopathie, l’autohypnose, la phytothérapie via les tisanes, l’inhalation d’huile essentielle de lavande déposée sur un mouchoir… mais aussi des règles diététiques, comme l’arrêt des excitants et des dîners trop copieux.

Le choix du chant prénatal en préparation permet de libérer les tensions et de préparer le sommeil. Attention aux compléments alimentaires contenant de la mélatonine, très en vogue depuis quelques temps : l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a récemment émis des recommandations de vigilance vis-à-vis de ce complément alimentaire, déconseillé pendant la grossesse et pendant l’allaitement par principe de précaution, surtout en cas de prise prolongée. En prise ponctuelle, la posologie ne doit surtout pas excéder deux grammes de mélatonine par jour, selon les recommandations de l’ANSES.

Vaccins

Si l’on rêve de profiter de ses dernières vacances sans enfant pour s’offrir un safari, il va falloir opter pour une formule… télévisuelle ! Impossible, enceinte, de faire effectuer certains vaccins (hépatite B, typhoïde, coqueluche, fièvre jaune, rage, oreillons, tuberculose) sauf urgence absolue ! 

Les risques Il n’y a aucune certitude quant à une action délétère pour la future maman et le foetus. Mais par principe de précaution, les études médicales menées étant encore insuffisantes, il vaut mieux s’abstenir de certains vaccins. Certains, comme la coqueluche, peuvent être faits dès la naissance de bébé, pour le protéger d’une contamination par son entourage..

L’alternative Hormis s’abstenir de contacts avec des personnes présentant un risque de contagion, il n’y a pas d’autre alternative que d’être à jour de ses vaccinations avant de programmer bébé ! En cas de contact avec un malade porteur d’une maladie infectieuse, un traitement de gamma globuline sera effectué dans les six jours qui suivent. Le vaccin contre la grippe, inactivé, est fortement recommandé, notamment chez les femmes enceintes présentant des fragilités respiratoires (asthme) ou en fort surpoids et peut être effectué pendant toute la grossesse, sans danger.

Mireille Legait / www.formeetbienetre.re / Le quotidien santé de La Réunion