1. Isolez-vous pour faire le bilan

S’arrêter un moment et analyser sa situation, c’est indispensable si on veut marcher sur la voie de l’épanouissement. Mais le rythme du quotidien permet rarement cette intropection. Donc, la solution est simple : mettez-vous à l’écart. Même si vous êtes mère ou père de famille.

Faites appel à votre mère, à votre meilleure amie, à votre compagnon ou compagne et prenez au moins 48h pour vous. Réservez un gite au cœur de la nature, loin des sollicitations de la civilisation et posez-vous. Prévoyez dans vos bagages les menus qui vous réjouissent, la tenue confortable dans laquelle vous vous sentez bien. 
Et après ? Une fois sur place, faites des exercices de respiration abdominale pour trouver le calme. Asseyez-vous face au paysage et faites le vide dans votre esprit : regardez la nature, admirez-la pendant une bonne heure, dans le silence. 
Ensuite prenez un carnet et répondez à quelques questions simples : est-ce que je suis en phase avec mes aspirations ? ; est-ce que je me sens bien dans mon corps ? ; est-ce que mes vies pro, perso, sociale se laissent mutuellement de la place ? ; est-ce que mon couple me convient, m’épanouit ? ; est-ce que je me sens reconnu(e) dans mes compétences professionnelles ?

2. Notez vos attentes

Reprenez la liste des questions et notez les mots clés : vos aspirations, quelles sont-elles ? Notez-en plusieurs, par ordre de priorité. Votre corps : notez vos malaises, de la sensation d’être fatiguée au regret du surpoids, en passant par des douleurs ressenties (articulaires, musculaires, migraines, maux de ventre, troubles du sommeil…).

L’équilibre vie pro, vie perso, vie sociale : notez l’univers qui vous semblent interférer trop sur les autres et essayez d’analyser pourquoi. Votre couple : qu’attendez-vous en vain ou que vous recevez à moitié ? La reconnaissance de vos compétences professionnelles : notez, si possible en ordre de priorité les points sur lesquels vous estimez ne pas recevoir la reconnaissance attendue.
Et après ? Ensuite sous chaque catégorie notez votre besoin insatisfait : besoins physiologiques (mieux se nourrir, mieux dormir, sexualité plus active), besoins psychiques (se sentir en sécurité affective ou financière, être moins souvent agressé(e) par des proches ou des collègues, besoin de reconnaissance, besoin d’appartenance (famille, amis, entreprise…), besoin de progression (avancement dans la carrière, investissement financier, maison plus confortable…), besoin de détente (vacances, sorties, amusement…).

3. Ecoutez votre sentiment d’adhésion ou de rejet

De la liste précédente, tirez l’analyse de ce qui vous comble et de ce qui vous pèse. Par exemple, si vous avez dit que votre vie perso empiète trop sur vos relations sociales et votre vie pro, précisez les choses. Vos enfants, votre conjoint, votre famille ou belle-famille ?

Donnez un exemple : recevoir à dîner vos beaux-parents tous les samedis par exemple ou être de babysitting forcé parce que votre conjoint a une activité sportive hebdomadaire. Faites la même chose pour tous les domaines de votre vie cités plus haut.

Et après ? Sur tous les points, écrivez votre seuil d’acceptation avec une note de 0 à 3 (0 : je refuse de subir encore ça, 1 : ça me pèse vraiment et j’aimerais que ça change vite, 2 : ça me gêne un peu mais je peux le supporter si…. Si quoi, justement ?, 3 : ce n’est pas vraiment ça le problème (alors c’est quoi le problème ?).
Une fois cet exercice fait, tracez un tableau avec les quatre catégories et remplissez les cases. Vous saurez ce que vous ne voulez plus supporter, ce que vous voulez changer à court terme, à moyen terme et ce que vous pouvez continuer à accepter.

4. Notez tous les points qui vous valent des félicitations

Eh oui, dans votre vie, il y a des domaines où vous excellez. Forcément. Vos proches et vos collègues ne pensent pas forcément à vous faire une ovation. Et pourtant, vous le valez bien ! On n’est jamais mieux servi que par soi-même : notez vos points forts, vos réussites, vos exploits, vos performances même s’il ne s’agit que de réussir impeccablement le gâteau roulé (je n’ai jamais su, donc oui, vous êtes un(e) crack ou de trouver la panne de moteur qui laissait perplexe votre voisin garagiste (alors là, je passe mon tour !).
Et après ? Ce petit pensum fait, notez trois ou cinq phrases qui vont booster votre estime de vous : je suis capable d’obtenir cet avancement professionnel ; je sais encourager les efforts de mes enfants qui réussiront grâce à moi ; je sais que je peux passer au grade supérieur en sport ; je sais que mes intuitions sont justes ; je sais que je peux être aimé(e) passionnément. Etc…

5. Ecrivez votre plan d’action

Le week-end tire à sa fin, vous en avez fait le meilleur profit car vous avez réussi à passer les quatre premières étapes. Reste la dernière avant de replier votre paquetage et de regagner vos pénates : écrire votre plan d’action en fonction de vos priorités et de ce que vous avez décidé de changer.

N’ayez pas peur de vous tromper : vous pourrez toujours rebrousser chemin si vous vous rendez compte que vous êtes sur la mauvaise route. L'essentiel, c'est qu'à la fin de votre week-end vous ayez plus choisir les axes sur lesquels le changement va s'opérer. I
Et après ? Il se peut aussi que votre réflexion vous ait méné à des changements drastiques, comme une séparation d'avec votre conjoint(e) ou une demande de rupture conventionnelle auprès de votre boss. Le week-end a eu pour but de vous montrer que cet état (couple, boulot...) vous était intolérable. Ne foncez pas tête baissée : dans le premier cas, prenez rendez-vous avec un conseiller conjugal et avec un avocat dans le premier temps pour bien peser le pour et le contre.

Dans le second cas, demandez un bilan de compétences, sondez le marché du travail pour voir si vous pourriez vous recycler rapidement ou pas.... Si vous souffrez de ne pouvoir évoluer professionnellement, cherchez la formation qui vous convient et les moyens de la suivre, fusse à vos frais (lancez une cagnotte auprès de vos proches, c’est tendance !) en cours du soir.

Pour le quotidien, fixez-vous des objectifs raisonnables : si garder vos enfants seul(e) tous les samedis vous pèse parce que votre conjoint a des activités personnelles, évaluez les sources d’économies possibles pour financer un(e) baby-sitter de confiance ou des activités encadrées pour vos enfants et pouvoir vous aussi bénéficier de deux ou trois heures rien que pour vous ou avec lui. Si c’est l’entretien de la maison qui vous pèse, même exercice pour trouver la Mary Poppins qui vous déchargera.

Si vous rêvez de vous offrir un objet culte et souffrez de ne jamais pouvoir vous faire plaisir, faites de votre rêve une réalité : évaluez les postes d’économies possibles sur les futilités et remplissez une tirelire. Il vous faudra peut-être quatre ans (ou plus) pour y parvenir s’il s’agit d’une montre de marque chic, d’un sac de luxe ou d’un tour du monde, mais vous y arriverez et cet investissement sera pour vous un marqueur de sens et d’efforts.

Déculpabilisez, vous n’êtes pas futile, vous avez le droit de vivre vos rêves et de vous sentir épanoui(e), en bonne santé mentale et physique. Tant que vos rêves restent raisonnables, bien sûr... Eh non, rêver d'épouser Georges Clooney (ou Emma Stone) n'est pas raisonnable : la place est déjà prise. 

Mireille Legait / www.formeetbienetre.re / Le quotidien santé de La Réunion