Analyser les raisons
L’infidélité est parfois le fait d’un conjoint immature, narcissique, ancré dans un besoin de toute-puissance. C’est un conjoint-enfant, capricieux, égocentré, qui cherche surtout dans la séduction à se rassurer sur lui-même, sa séduction tant physique qu’intellectuelle. Ce peut être aussi un(e) senior angoissé(e) par l'idée de vieillir et de perdre sa libido, confronté(e) à l'usure du couple, et qui tente de la réveiller par une aventure. En trompant son (ou sa) conjoint(e), cet homme (ou cette femme) ne cherche pas à blesser l’autre, mais juste à se rassurer, à jouir de son statut de séduction, à renforcer son estime de soi.
Je saute le pas... ou pas ? Inutile, pour l’instant du moins. L’urgent serait plutôt de travailler sur lui (ou elle) pour comprendre ce qui le (ou la) pousse à vouloir séduire. Une fois la confiance en soi rétablie et le narcissisme atténué, l’aveu dépendra des circonstances et de la perception que le conjoint trompé a du changement dans la personnalité de l’infidèle. Mais si le conjoint doute de lui (ou d’elle) et est susceptible de souffrir de l’aveu, il est préférable de taire cette incartade. A condition évidemment que le conjoint ne se doute de rien. Une condition difficile à tenir sur la durée.
Marcher sur des oeufs
Quand l’infidélité est un accident passager, et que le couple fonctionne en duo adulte, c’est-à-dire qu’il évolue dans une relation qui permet à l’un comme à l’autre d’exister en tant qu’individu, tant dans ses besoins que dans ses attentes, la vérité a son importance. Avouer, c’est aussi respecter l’autre. Pour les psys, ce couple « mature » dans son fonctionnement est un couple au fonctionnement dit de « type génital ».
Je saute le pas... ou pas ? Pour ces couples, l’authenticité dans la relation passe par l’aveu d’une relation adultère passagère. Un passage à l’acte lors d’un congrès à 1000 km avec un(e) congressiste qu’on ne reverra jamais. En revanche, il faut être très prudent quant à l’aveu d’une relation plus sérieuse : un adultère qui a duré quelques mois, quelques années. L’aveu est possible mais doit être abordé avec sagesse et retenue. Choisir son moment, lorsque le conjoint est détendu, en phase positive dans sa vie personnelle et que la relation de couple est apaisée, épanouie, alors pourquoi pas, mais en marchant sur des œufs…
L'aveu, parfois un jeu pervers...
Les pervers narcissiques adorent faire souffrir leur « âme sœur ». L’infidélité est basée de fait sur le besoin de faire pression sur le conjoint, pression qui cache la peur d’être quitté, la crainte de perdre l’autre. L’infidélité est une manière de faire du chantage, une façon de dire : « Je peux trouver mieux que toi » afin de retenir le conjoint.
Je saute le pas... ou pas ? Dans ce jeu de pouvoir et d'emprise, forcément l'infidélité est « avouée », et même « claironnée ». Il faut que le conjoint sache, car c’est un moyen de le faire souffrir qu’utilise le pervers narcissique. Bien évidemment, la sagesse imposerait que le conjoint narcissique au fonctionnement pervers se fasse aider pour que la relation de couple puisse reprendre sur des bases plus saines. Sinon les dégâts risquent de faire mal, d'un côté comme de l'autre.
Alixane Nicolas / www.formeetbienetre.re / Le quotidien santé de La Réunion
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