Pas ou plus envie de paternité ? En France, les hommes sont de plus en plus nombreux à penser à la vasectomie pour contrôler leur fertilité. Mais ceux, encore rares qui décident de sauter le pas, ont parfois du mal à trouver un médecin qui accepte de la pratiquer. A La Réunion, cette pratique contraceptive est quasiment inexistante. Néanmoins, en écho à la Journée Mondiale de la Vasectomie le 13 novembre, on fait le point.
La vasectomie s’adresse aux hommes qui n’ont pas ou plus l’intention de procréer, qui ne veullent pas prendre le risque d'un enfant non programmé ou qui souhaitent partager avec leur compagne le poids de la contraception. La stérilisation est une intervention chirurgicale beaucoup plus simple chez un homme que la ligature des trompes chez une femme. Et contrairement à une crainte inconsciente chez certains hommes, la vasectomie n'a pas d'effet sur la sexualité puisque le fonctionnement hormonal des testicules n’est pas perturbé.
Une opération sécure
Selon un rapport de la Haute Autorité de Santé, le taux de complications postopératoires est bas. Les complications sont bénignes (infections, hématomes, douleurs) et la méthode sans bistouri réduit considérablement ces désagréments passagers. Il est exceptionnel de devoir réintervenir chirurgicalement.
Les études menées ne montrent pas à ce jour d’association causale entre le cancer de la prostate et la vasectomie. Il ne semble pas exister non plus d’augmentation des maladies cardio-vasculaires ou de tout type de cancer chez les patients ayant eu une vasectomie dans des études de cohortes rétrospectives.
Les principes de l'opération
Le sperme est essentiellement composé des sécrétions de la prostate et des vésicules séminales. Les spermatozoïdes ne représentent qu’une part insignifiante. Produits par les testicules, ils cheminent habituellement par les canaux déférents. Le chirurgien urologue intervient sur ces derniers pour que le sperme émis ne contienne plus de spermatozoïdes.
Comme les vésicules séminales stockent des spermatozoïdes, la contraception n’est pas immédiatement efficace. Il faut compter un délai de deux à trois mois avant de constater par un spermogramme l’absence de spermatozoïdes dans l’éjaculat.
Une pratique légale depuis 2001
En France, la Haute Autorité de santé considère la vasectomie comme une stérilisation à visée contraceptive, choisie lorsque d'autres méthodes de contraception ont échoué.
Légalement, en France, toute personne majeure ayant « exprimé une volonté libre, motivée et délibérée en considération d’une information claire et complète sur ses conséquences » peut recourir à cette pratique.
Que vous soyez en couple ou pas, que vous soyez déjà père ou pas, vous pouvez demander à bénéficier d'une vasectomie. A condition de trouver un médecin qui accepte de la pratiquer.
Un médecin n’est jamais tenu de pratiquer cet acte mais il doit vous informer de son refus dès la première consultation et vous orienter vers un praticien favorable à cette opération. Un délai de réflexion de quatre mois est néanmoins imposé à l'issue duquel vous devrez formuler votre accord à cette opération par écrit.
Une opération réversible mais...
Selon les statistiquess, dans les pays où la vasectomie est pratiquée couramment, il serait assez rare qu’un homme exprime un regret d'avoir fait pratiquer cette opération : 6% aux États-Unis, 3 à 4 % au Québec. Néanmoins, quand c'est le cas, il est possible de revenir en arrière.
L’opération de reconstruction des canaux existe sous le nom de vasovasostomie mais elle n’aboutit à une grossesse que dans 40 à 50% des cas. Autre solution : faire conserverdu sperme à très basse température pour une éventuelle procréation médicalement assistée quelques années plus tard.
Les chiffres en France
En France, cette chirurgie contraceptive est encore très marginale (moins de 3000 opérations par an, soit environ 0,8% de la population concernée). En revanche dans d'autres pays, la pratique est bien installée. Ainsi, au Québec, un homme sexuellement actif sur cinq a eu recours à la vasectomie, et un sur trois parmi les 45-64 ans (chiffres 2014-2015, Gouvernement du Québec). Plus près de nous, en Belgique, en Espagne ou en Suisse, la proportion d'hommes qui choisissent la vasectomie s’élève à environ 8% et 20% en Grande-Bretagne.
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